«Bon alors je veux bien te parler français pour commencer, mais je te réponds en anglais pour l'interview, d'accord?» Brendan Fraser m'accueille
en exclusivité dans la cité du cinéma Mel's de Montréal, et il est fier de me montrer qu'il peut s'exprimer dans notre langue. Souriant et détendu, l'acteur
américano-canadien, qui vient de passer le cap de la quarantaine, raconte dans le détail le tournage du troisième volet de «La momie».
Pourquoi reprendre la série des films de «La momie», sept ans après le second film ?
Je ne voulais pas reprendre le rôle de l'explorateur Rick O'Connell sans une histoire forte et originale. Et le réalisateur, Rob Cohen, n'a eu
aucun mal à me convaincre sur ce point. Dans «La momie 3», on retrouve Rick O'Connell avec son épouse et leur fils. L'intrigue se déroule à présent en Chine. Une
momie se réveille et il n'y a que la famille O'Connell pour la combattre.
Vous avez tourné plusieurs semaines en Chine mais la majorité de la production a eu
lieu à Montréal. N'est-ce pas bizarre de tourner une séquence qui se déroule dans les montagnes de l'Himalaya, alors que vous êtes au Québec tout près d'une
autoroute ?
Je suis un comédien. Donc je suis supposé être capable de tourner n'importe quoi, n'importe où! Bon, la vérité est que les décors des montagnes
d'Asie ont été superbement construits par les Québécois des studios de la Cité Mel's. Ce n'était donc pas très difficile de s'imaginer à la recherche d'un trésor
ou d'une momie dans ces conditions. L'autoroute était toute proche, mais on ne l'entendait pas du plateau, et surtout on ne la voyait pas.
Parlez-nous des inconvénients de tourner à Montréal ?
Le plus gros inconvénient a été la chaleur. Nous avons tourné en août et en septembre avec des records de chaleur. J'avais l'impression de fondre
avec mes tenues d'hiver.
C'est-à-dire ?
Une grande séquence du film se déroule dans les hauts sommets chinois et tout cela a été recréé à Montréal. Nous sommes supposés être dans un
temple ancien à plusieurs milliers de mètres d'altitude dans le froid des neiges éternelles. Alors forcément, mon personnage porte un manteau polaire, des bottes,
des gants, un gros pull... alors qu'il faisait 30 degrés !
Est-il exact que vous vous êtes cassé plusieurs côtes en tournant ?
Disons que je prends mon job trop au sérieux! J'aime faire le plus de cascades possible moi-même. Résultat: j'ai quelques côtes cassées, et
les genoux en bouillie!
En dehors du tournage, quel est votre meilleur souvenir de votre séjour à
Montréal ?
J'ai eu la chance d'assister au concert de Police au Centre Bell... C'était génial! Je suis un bébé des années 1970 et 1980. Sting est mon idole et
je n'aurais manqué cela pour rien au monde.
Vous allez fêter vos 40 ans en décembre. Appréhendez-vous l'arrivée de la
quarantaine ?
Je ne vais pas me mettre à pleurer tout de suite. Je suis bien dans ma peau. Et, si l'on fait exception de quelques courbatures, je me sens
encore en pleine forme.
Interview de Henry Arnaud